jeudi 23 juillet 2015

Business as usual et bonnes vacances!

Les lecteurs l'auront remarqué, après 5 mois de veille c'est reparti. Difficile de tenir un blog, cela prend du temps et j'en ai manqué. Et puis pour écrire il faut des sujets. Or il ne s'est pas passé grand chose ces 5 derniers mois. Après l'épisode du prélèvement sur les fonds de roulement, où le ministère a tenu bon malgré la pression des opposants, le SUP a été plongé dans une profonde torpeur.

Il y a bien eu la démission pour raisons médicales de Mme Fioraso après la découverte de son CV arrangé, mais la secrétaire d'État à l'enseignement supérieur et à la recherche avait déjà perdu toute crédibilité avant cet épisode. Elle inaugurait les chrysanthèmes quand Stéphane Le Foll faisait passer les amendements à la LRU2 dans une loi sur l'agriculture, sans y comprendre grand chose d'ailleurs.

Depuis, l'histoire se répète. Le crédit d'impôt recherche coûtera plus que prévu à l'État et ce n'est pas fini puisque le ministère de l'économie et des finances a même la bonne idée de "labelliser" les cabinets de conseils pour aider les entreprises dans leur optimisation fiscale !

mercredi 22 juillet 2015

Augmentation des effectifs dans les écoles de commerce : stratégie gagnante

Je publiais hier un commentaire sur l’interprétation que certains font, à tort, des statistiques sur l’évolution des inscriptions dans le « public » et le « privé » quand Educpros a sorti les résultats 2015 du SIGEM. Il m’a semblé intéressant de compléter mon propos d’hier au vu de ces résultats.

Educpros note qu’en 2015 toutes les places ouvertes dans les grandes écoles ne sont pas pourvues, mais plutôt que de partir des places « ouvertes » je me suis intéressé au nombre d’étudiants affectés dans les écoles sur la période 2012-2015. Et le constat est intéressant. Vous pouvez télécharger le document au format PDF ici, une image JPEG illustre la fin de cette note.

La stratégie de croissance des écoles de commerce fonctionne. Entre 2012 et 2015, 230 étudiants supplémentaires sont affectés dans les écoles par le SIGEM. Mais en réalité ce sont près de 600 étudiants supplémentaires qui ont été accueillis par les écoles partenaires du SIGEM en raison de la défection des écoles membres de France Business School. Toutefois, cette augmentation moyenne de 8% n’est pas significative car les stratégies des écoles sont très variables et on retrouve une critique que j’adressais hier aux statistiques globales du ministère.

mardi 21 juillet 2015

Public/Privé : deux stratégies pour un même objectif


« Désaffection de l’enseignement supérieur public », « augmentation très forte des effectifs dans le privé »… le débat reprend autour des relations public/privé dans l’enseignement supérieur. Certains exhument les statistiques sur les effectifs étudiants (pourtant publiées il y a bientôt 1 an) qui montrent une forte progression des effectifs dans l’enseignement supérieur privé. Ils l’opposent ensuite à une progression beaucoup plus faible dans l’enseignement supérieur public pour en tirer une conclusion : il y aurait une désaffection pour l’enseignement supérieur public. Autant le dire d’emblée : rien ne vient étayer cette affirmation.

Des statistiques à manier avec précaution

Il faut d’abord être très prudent sur les enseignements que l’on tire de ces statistiques. Les séries ne sont pas homogènes. Pour une année donnée, les chiffres varient selon l’édition. Les éditions 2006 et 2007 annoncent, par exemple, 1.424.536 étudiants inscrits à l’université en 2004-2005 quand l’édition 2013 en annonce 1.428.223. Certes la différence est faible (+0,26%), mais elle correspond aux évolutions constatées d’une année sur l’autre (-0,2% par rapport à l’année précédente, +0,2% l’année suivante) ce qui rend les comparaisons peu significatives.

Les rubriques elles-mêmes changent. L’édition 2007 signale ainsi, p. 172, que le champ du «supérieur » a été modifié et intègre des formations, notamment les « mastères » des écoles d’ingénieurs, et des formations du secteur « privé », qui n’étaient pas comptabilisées auparavant. Dans ce cas précis l’effet est une augmentation statistique des inscrits dans le « privé ».