dimanche 24 janvier 2016

Le piège des IDEX

Le jury de la 2ème session de la 2ème vague des IDEX qui fait suite aux deux sessions de la 1ère vague et précède la 3ème session de la 2ème vague vient de rendre son verdict et le piège des IDEX se referme sur tous les acteurs.

Il se referme d’abord sur le jury, marqué idéologiquement, contestable scientifiquement et taraudé par les conflits d’intérêts à un tel degré que même la décision la plus objective ne sera jamais légitime. Rappelons tout de même qui participe à ce jury.

Il y a d’abord le président, Jean-Marc Rapp, ancien président de l’association des Universités Européennes, un lobby bruxellois. Il y a Rolf Tarrach, recteur de l’université du Luxembourg qui lui a succédé à la présidence de ce lobby et qui trouvait très spirituel de déclarer le jour de son élection « Les universités sont les institutions les plus conservatrices après les religions et les syndicats ». Rolf Tarrach qui prône ouvertement le « rapprochement des universités et du privé » au motif qu’il n’y aurait pas assez d’argent pour financer le SUP. Quelle raison objective justifie le choix de ces personnalités ? Qu’ont-ils réussi de si fantastique pour juger de la pertinence des projets des universités françaises ? La réponse est simple : rien.

L’université de Lausanne qu’a aussi présidé M. Rapp est dans les profondeurs du classement de Shanghai entre le 200ème et le 300ème rang. Quant à l’université du Luxembourg elle ne figurait ni au classement de Shanghai, ni à celui du THE ou de QS lorsque M. Tarrach en était le recteur. Alors on est allé chercher quelques cautions scientifiques anglo-saxonnes. Ce sont souvent des seconds couteaux, et leur nom importe moins que celui de l’institution qui les héberge. « Caltech », « McGill », il faut que ça brille ; c’est de la politique Fouquet’s les IDEX !

jeudi 21 janvier 2016

"Simplification" du SUP : les propositions pour la Formation

En l’absence de thématique générale sur la gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la consultation organisée par le secrétaire d’État, les deux premières propositions sont les mêmes pour tous les items puisqu’elles sont un préalable à tout processus de simplification et à tout progrès.

Proposition n°1 Avoir une politique claire et ambitieuse pour l’enseignement supérieur en France

Force est de constater que la France n’a plus ni politique ni ambition sur l’enseignement supérieur depuis des années. Une vision à court terme, comptable et clientéliste, l’a remplacée et se perd dans des règles tatillonnes pour masquer sa vacuité. Simplifier c’est d’abord clarifier, clarifier le rôle, les missions de l’enseignement supérieur en affirmant une ambition et en se donnant les moyens de son ambition.

Proposition n°2 Nommer un ministre compétent à même de porter l’ambition du SUP

De la poule et de l’œuf, peut-on expliquer l’absence d’ambition pour le SUP en France par l’incompétence des ministres qui se sont succédés à sa tête ou l’absence d’ambition pour le SUP explique-t-elle la nomination de ministres incompétents sur le sujet ? Dans les deux cas, la simplification du SUP suppose d’avoir une ambition portée par un gouvernement et un ministre crédible, conditions rarement réunies depuis le début de la Vème République.

Proposition n°3 Garantir le financement des formations permettant la délivrance de diplômes d’État

mercredi 20 janvier 2016

"Simplification" du SUP : les propositions pour la RH

En l’absence de thématique générale sur la gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la consultation organisée par le secrétaire d’État, les deux premières propositions sont les mêmes pour tous les items puisqu’elles sont un préalable à tout processus de simplification et à tout progrès.

Proposition n°1 Avoir une politique claire et ambitieuse pour l’enseignement supérieur en France

Force est de constater que la France n’a plus ni politique ni ambition sur l’enseignement supérieur depuis des années. Une vision à court terme, comptable et clientéliste, l’a remplacée et se perd dans des règles tatillonnes pour masquer sa vacuité. Simplifier c’est d’abord clarifier, clarifier le rôle, les missions de l’enseignement supérieur en affirmant une ambition et en se donnant les moyens de son ambition.

Proposition n°2 Nommer un ministre compétent à même de porter l’ambition du SUP

De la poule et de l’œuf, peut-on expliquer l’absence d’ambition pour le SUP en France par l’incompétence des ministres qui se sont succédés à sa tête ou l’absence d’ambition pour le SUP explique-t-elle la nomination de ministres incompétents sur le sujet ? Dans les deux cas, la simplification du SUP suppose d’avoir une ambition portée par un gouvernement et un ministre crédible, conditions rarement réunies depuis le début de la Vème République.

Proposition n°3 Limiter à 8 ans l’exercice de fonctions de responsabilité pour éviter l’effet « carrière »

"Simplification" du SUP : les propositions pour les appels à projets

La politique suivie depuis 2007 en matière d’enseignement supérieur et de recherche est un échec patent. Censée faire « monter » la France dans le classement de Shanghai elle a provoqué une crise financière sans précédent dans les universités, les a mises sous tutelle sous couvert « d’autonomie », a rendu illisible l’offre de formation publique et privée dans le Supérieur et a promu le clientélisme au rang de stratégie dans la recherche en laissant se constituer des réseaux d’intérêts et d’influence contraires à l’intérêt général de la Nation. Une « simplification » du SUP que les gouvernements se sont employés à rendre plus complexe et plus opaque depuis près de 10 ans ne suffira pas à résoudre les problèmes. On peut néanmoins faire quelques propositions ; en voici 5 qui me paraissent essentielles.


En l’absence de thématique générale sur la gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la consultation organisée par le secrétaire d’État, les deux premières propositions sont les mêmes pour tous les items puisqu’elles sont un préalable à tout processus de simplification et à tout progrès.

Proposition n°1 Avoir une politique claire et ambitieuse pour l’enseignement supérieur en France

Force est de constater que la France n’a plus ni politique ni ambition sur l’enseignement supérieur depuis des années. Une vision à court terme, comptable et clientéliste, l’a remplacée et se perd dans des règles tatillonnes et des slogans en novlangue pour masquer sa vacuité. Simplifier c’est d’abord clarifier, clarifier le rôle, les missions de l’enseignement supérieur en affirmant une ambition et en se donnant les moyens de cette ambition.

Proposition n°2 Nommer un ministre compétent à même de porter l’ambition du SUP

De la poule et de l’œuf : peut-on expliquer l’absence d’ambition pour le SUP en France par l’incompétence des ministres qui se sont succédés à sa tête ou l’absence d’ambition pour le SUP explique-t-elle la nomination de ministres incompétents sur le sujet ? Dans les deux cas, la simplification du SUP suppose d’avoir une ambition portée par un gouvernement et un ministre crédible, conditions rarement réunies depuis le début de la Vème République.

Proposition n°3 Investir les moyens des appels à projets dans le fonctionnement structurel des établissements et organismes

Pourquoi il faut répondre à la "consultation" de Thierry Mandon sur la "simplification" du SUP

Le secrétaire d’État à l’enseignement supérieur a lancé une « consultation » sur la simplification de l’enseignement supérieur. On retrouve la ficelle faussement démocratique des « Assises de l’enseignement supérieur » : une « consultation » à la soviétique, précédée par des « ateliers » où des happy few triés sur le volet valident les orientations prédéfinies par les conseillers du ministre afin de leur donner la légitimité qui leur fait défaut.

Certes il ne faut pas espérer grand chose de ces processus qui relèvent de la communication politique éculée plutôt que de la réflexion stratégique, mais pourquoi ne pas saisir l’occasion pour rappeler, une nouvelle fois, inlassablement, tous les maux dont souffrent le SUP et la recherche et proposer ce qui devrait constituer le fondement d’une vrai réforme ?

Curieusement le secrétaire d’État n’a retenu que 4 thèmes : les appels à projet, la RH, les COMUEs et la formation. Rien sur la recherche, sauf à considérer - ce qui semble être le cas - que la recherche doit passer par des appels à projets, mais des organismes de recherche mieux représentés que les universités dans les « ateliers » RH ou formation ! Rien sur la gouvernance du SUP, rien sur les missions et l’ambition du SUP…

Je vais donc profiter de cette « consultation » pour publier sur ce blog mes « propositions pour une simplification  de l’enseignement supérieur ». Le propos sera lapidaire pour rester dans le format imposé, mais je suis à la disposition de la ministre et du secrétaire d’État pour développer chaque proposition s’ils le souhaitent. Ces propos sont libres de droit, vous pouvez les reprendre, vous en inspirer ou les compléter comme vous le souhaitez et utiliser ce lien pour les transmettre au Ministère.

Bonne année 2016 !

Mes 14 propositions pour "simplifier" le SUP:

Proposition n°1 Avoir une politique claire et ambitieuse pour le SUP en France

Proposition n°2 Nommer un ministre compétent à même de porter l’ambition du SUP 

Proposition n° 3 Investir les moyens des appels à projets dans le fonctionnement structurel des établissements et organismes

Proposition n°4 : Supprimer l'ANR

Proposition n°5 : Supprimer le Commissariat Général à l'Investissement et les IDEX

Propositions n°6 : Limiter à 8 ans l'exercice de fonctions de responsabilité pour éviter l'effet "carrière"

Proposition n°7 : Interdire effectivement les conflits d'intérêts et abroger l'article L952-14-1 du Code de l'éducation

Proposition n°8 : Revoir les grilles indiciaires

Proposition n° 9: Poser un principe de compensation des charges créées par l'État pour les universités et les organismes de recherche publics

Proposition n°10 : Supprimer les comités de sélection et revenir aux commissions de spécialistes

Proposition n°11 : revaloriser la fonction de recteur

Proposition n°12 : Garantir le financement des formations permettant la délivrance de diplômes d'État

Proposition n°13 : Supprimer le RNCP pour protéger les jeunes des abus du business de l'éducation

Proposition n°14 : Rendre l'offre de formation en master plus lisible en supprimant la notion de "Grade"

Proposition n°15 : Revaloriser la Licence et la Maîtrise pour régler la question de la sélection en master

Proposition n°16 : S'extraire du "processus de Bologne" et réviser la notion d'ECTS 

    Ici les propositions pour "simplifier" les appels à projets

Ici les propositions pour "simplifier" la RH

Ici les propositions pour "simplifier la formation